QUI SOMMES NOUS?
Les Bassaris sont un groupe ethnique très minoritaire vivant à la frontière entre le Sénégal et la Guinée. Ils seraient apparentés aux Bantous d'Afrique centrale et australe et vivent dans certaines zones peu accessibles. Ce peuple bassari a été pendant des siècles la cible de plusieurs attaques et incursions d'autres communautés telles que les Peuls, les Malinkés et les Mandingues entre le 11ieme et le 16ieme siècle. C'est un peuple qui a souffert de captivité, de dispersion et de réduction en esclavage. Leur isolement aujourd'hui dans les collines et montagnes furent un moyen efficace pour conserver leurs traditions et coutumes.
EBARACK: C A P I T A L E D U P A Y S B A S S A R I
Le village d'Ebarack est situé à 7 km de Salémata dans le région de Kédougou. Il représente la capitale du peuple bassari et incarne le fétiche d'initiation des villages Ebarack, Ethiolo et Egnissara. Habité par les Bassaris, ils vivent de chasse, d'agriculture et de cueillette de fruits sauvages. c'est une société égalitaire où le chef de village est désigné par les ancêtres entouré de Sages veillent la vie communautaires. Les Djalangs ou prêtres religieux assurent l'harmonie avec les esprits.
La paille est utilisée chez les Bassaris pour les toitures des cases d'habitations, pour et l'initiation et les masques. La paille pouvait durer moins 4 ans avant de s'abimer mais 'elle a perdu de sa qualité suite aux manques de pluies. Ainsi toutes les cases renouvellent la paille après chaque saison.
LES GRENEIERS SEMI VIDES
La rareté des pluies en milieu bassari a affecté les production locales telles que le fonio et le sorgho. Ce peuple qui ne dépend que de sa nature montre aujourd'hui ses limites dans son enclavement. Le fonio qui est à la base de l'alimentation des Bassari souffre en production. D'où la question : es ce que les Bassaris tiendront longtemps dans ces collines de plus en plus affectées par le changement climatique ?
UNE EDUCATION SOCIALE ET ENVIRONNEMENTALE
Les Bassaris sont en parfaite harmonie avec la nature. L'initiation est certes un facteur socio- culturel mais contribue aussi à une certaine éducation environnementale. La nature est par essence sacrée, les eaux, les rivières, la forêt sont sacrés. Avant le début de l'hivernage, c'est le Dialang (prêtre) qui donne le mot d'ordre à travers un sacrifice avant que les travaux champêtres commencent. Au moment de la récoltes, c'est le même processus. Les Bassaris n'utilisent pas l'engrais mais pratiquent la méthode de jachère laissant les feuilles d'arbres fertiliser les sols. L'âge de 14 ans le jeune Bassari sera initié à une cérémonie de parrainage avec des adultes mais aussi avec un masque. Ces derniers assureront pour le jeune initié une éducation sociale mais aussi environnementale.
RAPPORTS AVEC LA NATURE
La rivière Athiekegne ou Sedou avec une longueur de 5000 mètres et une largeur de 500 mètres, prend sa source dans une grande dépression avec d'imposants blocs latéritiques. Elle fut érigée en Aire et territoire du Patrimoine Autochtone Communautaire (PAC) en 2012 en même temps que la montagne Euteud Ahné. Les masques sont un élément central dans la communauté Bassari. Ils interviennent aussi bien dans les rituels, les initiations et autres cérémonies culturelles que dans la protection de l'environnement. Pour ce ils marquent un périmètre à protéger en le sacralisant et sous peine de sanctions mystiques. La zone identifiée restera interdite à toute exploitation pour une durée déterminée.
Les Bassaris entretiennent un rapport fusionnel avec la nature dont ils font partie. La nature est célébrée et respectée. Tout prélèvement sur la nature est réfléchi et assumé car les ressources naturelles ne peuvent être exploitées à des fins commerciales. Le feu de brousse est un phénomène dévastateur chez les Bassaris. il détruit les ruches d'abeilles, les palmiers et d'autres arbres dont les Bassaris vivaient des fruits. Avec l'affaissement de la rivière Sédou se pose le problème d'eau pour les communautés mais aussi pour les animaux. Depuis quelques années, elle a été déclarée sacrée suite à une cérémonie des masques. Elle fut interdite de tout accès et les rôniers qui poussaient dans les environs reprenais pour le retrait de la sève pour le vin de rônier.
La rivière Sédou connait désormais la fréquentation d'animaux sauvages tels que les crocodiles, les biches et les pintades Un code de conduite consensuel pour l’accès aux ressources naturelles est établi dans toute la communauté en s’inspirant des pratiques traditionnelles et l’APAC de la rivière Atiékégne ou rivière Sédou.
LES DERNIERS HABITANTS D'ETHIOWAR
Les Bediks sont originaires de l’empire mandingue (Mali). Ils vivent dans la zone de Bandafasi et sont pour la plupart agriculteurs. La société Bédik s’organise sur le mode patrilinéaire. Les villages des Bédik sont formés de groupes denses de huttes aux toits de chaume pentus. Les expressions culturelles de ses habitants manifestent des traits originaux dans leurs pratiques agropastorales, sociales, rituelles et spirituelles et représentent une réponse exceptionnelle et originale aux contraintes imposées par l’environnement.
Le village Bédik d'Ethiouar est située à 470 mètres dans la plaine de Bandafassi. Cet ensemble de cases aux toits pointus est l'un des villages construits sur les plus hautes altitudes du Sénégal. A l’image de tous le s villages Bédik qui sont perchés sur des sites défensifs. Ce village fut jadis habité par une forte communauté qui au fil du temps a fait le choix de partir. Partir laissant derrière elle un sanctuaire, un passé une identité.
Le village a connu son temps avec au moins 250 habitants repartis entre différents noms de familles (Keita et Camara). A l'image des Bassaris cette communauté a résisté à des attaques et se sont retranchées dans les grottes. leur isolement les a permis de conserver leur culture. Face aux changements climatiques, avec le dessèchement des marigots et marres, la vie devient dure et sans eau il devient impossible de vivre en hauteur. Les familles décidèrent de se déplacer et de descendre de la montagne pour s'installer en terre ferme. Sur une population de 250 habitants, reste aujourd'hui une famille de 25 personnes.
DANDÉ LE VILLAGE OUBLIÉ
Dandé est un petit village Peulh situé au sommet du plateau guinéen, à une montée verticale du village de Dindefelo. Ses habitants cultivent principalement le fonio, l'arachide et le Sorgho et pratiquent aussi l'élevage. La réserve de Dindéfélo qui est déclarée patrimoine historique de l'Unesco s'étend sur 14 000 hectares et elle est comprise entre 12 villages signataires d’une convention locale de protection de la nature et de conservation des chimpanzés.
LA SURVIE DES COMMUNAUTÉS
L'enclavement de ce village affecte de façon incommensurable la survie de ses populations. vivant d'agriculture, ils sont des difficultés d'écoulement de leurs produits (le fonio et le sorgho et l'arachide).
MIGRATION DES JEUNES
Les jeunes du villages migrent vers les grandes villes pour gagner leur vie. Le manque de perspectives, de moyens et les conditions d'accès à ces zones encouragent leur migration. Les femmes du villages s'organisent pour assurer l'autosuffisance à travers une solidarité. En dehors des activités agricoles et d'élevage, elles organisent leur commerce dans les marchés les plus proches du village.
L ES CHUTTES DE DINDEFELO
La cascade de Dindefelo constitue une attraction touristique et sont visitées durant toute l'année. avec ses 115 mètres, elle est classée patrimoine mondial de la biosphère de l’UNESCO. La source est proche du village de Dandé et le ravitaille en eau. Elle est la seule source d'au du village et sa quantité a diminué au fil du temps. Aujourd'hui Dandé est sous menace car la seule raison qui les maintiennent encore dans cette hauteur est l'existence de la source d'eau.